SECURITÉ - EXERCICE PRÈS DE NANCY

Le Républicain Lorrain, édition du 14 novembre 2004, rubrique Région

Dispositif pour retrouver deux spéléologues coincés

Vingt-sept sauveteurs ont ratissé, hier après-midi, les galeries des grottes de Pierre-la-Treiche, près de Nancy, à la recherche de deux victimes. Il ne s'agissait que d'un exercice annuel de secours en milieu souterrain.

Une victime coincée à près de 50 m sous terre, à environ 70 m de l'entrée des grottes de Pierre-la-Treiche, près de Nancy, avec une température ambiante avoisinant les 11° C. Un poste de commandement installé non loin de là alors qu'un important dispositif de secours a été déclenché par le préfet. Ce scénario catastrophe n'était heureusement, hier, qu'un exercice annuel destiné à 20 spéléologues civils volontaires du SSF (Spéléo-Secours français) et 7 sapeurs-pompiers du Grimp (Groupement de recherche et d'intervention en milieu périlleux).

Si l'objectif est bien évidemment de parfaire les techniques, il était aussi pour ces hommes d'apprendre à travailler ensemble depuis la récente convention de partenariat et d'assistance signée au niveau départemental et qui régit les rôles de chacun, tant du Grimp que du SSF. "Dans cette simulation, un jeune homme expérimenté a fait une chute de 5 mètres vers 22 heures, hier soir. Il s'est brisé une jambe et n'est accompagné que d'une personne qui ne connaît pas le réseau, explique François Boyette, conseiller technique départemental pour le SSF. C'est le cas classique où un proche, ne le voyant pas revenir, donne l'alerte plusieurs heures après." Blessée, en situation de quasi-hyporthermie et survivant dans des conditions difficiles, la victime est en état de choc.

Deux spéléos affaiblis

Dans les grottes de Pierre-la-Treiche, les cavités, constituées par une ancienne rivière souterraine, et les boyaux ont été méthodiquement explorés par les sauveteurs. "L'élévation de la Moselle, il y a 20 000 ans, a remblayé ces cavités avec des alluvions et du sable>, renchérit François Boyette. Un long réseau de 4 kilomètres de galeries qui fait le bonheur des spéléologues, fédérés ou non. Plus d'une vingtaine de personnes constituées en équipes mixtes du Grimp et du SSF, et plus de 2 heures auront été nécessaires pour localiser des victimes, matérialisées pour l'occasion par une simple feuille de papier. "Ça rend l'exercice encore plus compliqué puisque les victimes ne font aucun bruit facilitant la recherche", explique l'un des sapeurs-pompiers du Grimp.

L'occasion de rappeler quelques règles élémentaires pour effectuer une bonne descente: être équipé d'un casque, avoir un éclairage avec une autonomie suffisante, une carte, être plusieurs si possible et prévenir son entourage avant de partir. Et de conclure: "Un spéléologue sur deux qui explore les petites cavités du département ne fait pas partie d'une fédération."

Delphine DEMATTE