![]() |
![]() |
La commune de Pierre-la-Treiche est la plus riche commune meurthe-et-mosellane
sur le plan karstique. Elle ne compte pas moins de 39
grottes explorées par l'Homme, dont les deux tiers sont situés en rive droite.
Par ailleurs ces cavités figurent parmi les plus grandes
du département et on trouve 3 des 4 cavités du département
de plus de 1 000 m de développement.
L'ensemble des grottes de ce domaine recèle encore bien
des secrets. De nombreux conduits sont malheureusement totalement
obstrués par des remplissages déposés par
la Moselle lors de sa capture par la Meurthe il y a plus de 300 000
ans. Les actuels explorateurs poursuivent les travaux commencés
par leurs aînés voici près d'un siècle
et demi pour enrichir tout aussi bien notre connaissance du milieu
souterrain que celle de l'humanité.
ATTENTION ! L'accès aux cavités est réglementé par une concession de passage par la commune et l'ONF !
Après plusieurs années de travail, le C.D.S. a posé en septembre 2018 un panneau de présentation du site des grottes de Pierre-ta-Treiche sur le chemin des grottes à environ 200 m de la route :
Pour en savoir plus, il est possible de consulter la bibliographie disponible sur le site de la Ligue Grand Est de spéléologie sur la page de la commission Scientifique.
Les grottes de Pierre-la-Treiche se développent dans des calcaires datant du Jurassique, plus précisément au Bajocien (il y a 170 à 164 millions d'années). Il s'agit majoritairement de calcaires à polypiers et de calcaires oolithiques (voir Oolithe dans Wikipédia) comme on peut le voir sur cet extrait de carte géologique de Pierre-la-Treiche :
![]() |
|
Les calcaires des grottes de Pierre-la-Treiche sont par ailleurs riches en fossiles divers (dont les fameuses "étoiles de Sion") qui peuvent être contemplés dans les parois.
Les derniers travaux scientifiques (LOSSON, 2005) permettent d'estimer la période de formation des grottes de Pierre-la-Treiche : il s'agirait vraisemblablement du Pléistocène moyen et inférieur (il y a 1,5 millions d'années à 300 000 ans). Les grottes de Pierre-la-Treiche occupent une place importante dans l'histoire humaine locale et dans l'histoire de la spéléologie lorraine.
Lorsqu'on remonte l'histoire on découvre que le trou des Celtes (rive gauche ; développement actuel : 75 m) sert dès le néolithique de sépulture collective vers le 2e millénaire avant notre ère. Ensuite, pendant le second âge du fer, la grotte est utilisée comme refuge à l'un des peuples gaulois qui habitent les environs, les Leuques (3e-1er siècle avant JC).
La capitale des Leuques,
fondée sur un site préhistorique ancien, était
alors Tulo Loucoru qui deviendra Tullum Leucorum, avec l'arrivée
des romains en 52 avant JC, puis Toul.
Le trou des Celtes
a été découvert en 1858 par Camille HUSSON.
Son père, Nicolas, et lui y ont trouvé des silex taillés, des poinçons
d'os, des fragments de poteries et de fibules. L'ensemble de
ces pièces est conservé dans les collections du
musée de Toul. Après étude de la grotte
du Géant à Gondreville (en amont sur la Moselle),
le comte Jules Beaupré remarque en 1901 que les pièces
trouvées sont similaires entre les deux cavités. En
1932, Christian CHAMBOSSE (1914-2004 ; membre d'honneur de l'USAN),
préhistorien, archéologue et spéléologue,
décrit dans le journal hebdomadaire de Toul, L'Avenir
toulois, n°771 (2 janvier), n°773 (16 janvier) et 774 (23 janvier) les recherches et pièces
trouvées dans cette cavité et aux alentours. Il évoque à
nouveau le trou des Celtes le 4 mars 1934 page 27 de L'Est illustré.
> En savoir plus ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Trou_des_Celtes
Plus récemment, la grotte
Sainte Reine (rive droite ; développement
actuel : 1 260 m) a abrité un ermitage installé
dans son porche principal en 1711. Cela vaut d'ailleurs à
la grotte d'être classée par les Monuments historiques
(arrêté du 24 février 1910). C'est dès 1846 que
que les premiers spéléologues en commencent l'exploration.
En 1863 Nicolas HUSSON en publie les premiers plans. En
1932, Christian CHAMBOSSE décrit totalement la
cavité en 6 parties parues dans le journal hebdomadaire
de Toul, L'Avenir toulois, n°781 (12 mars), n°782 (19 mars), n°783 (26 mars), n°784 (2 avril), n°786 (16 avril), n°789 (7 mai). Il faut attendre 1954
et les travaux successifs de plusieurs explorateurs pour aboutir
à une topographie presque égale à celle
d'aujourd'hui.
> En savoir plus ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_Sainte-Reine
Ce n'est que le 2 décembre
1934 que Christian CHAMBOSSE découvre la grotte des Puits (rive droite ;
développement actuel : 440 m) et désobstrue le
1er puits menant aux galeries inférieures. Il présente sa
découverte dans le journal hebdomadaire
de Toul, L'Avenir toulois, n°926 (22 décembre). Les galeries
supérieures sont dues aux travaux du Clan des Montenlairs
(groupe spéléo des Eclaireurs des France ; groupe
disparu) vers 1952-1953. Michel LOUIS (1937-2001) ouvre les galeries inférieures
de cette cavité entre 1961 et 1962.
> En savoir plus ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_des_Puits
La grotte des excentriques
(rive gauche ; développement actuel : 185 m) a été
découverte le 26
mars 1935 par Christian CHAMBOSSE, qui la nommait
alors grotte des Renards. En avril 1958 elle est
redécouverte par Michel LOUIS et J.-M. DELHOTAL
qui notent qu'elle avait été déjà
parcourue par des inconnus qui avaient agrandi plusieurs passages...
Elle fut baptisée après coup à la suite
de la découverte de minuscules excentriques sur les parois.
Cette grotte a permis l'étude d'animaux cavernicoles par
Jean-Luc CONTET-AUDONNEAU pour le compte du laboratoire
de zoologie de Nancy.
> En savoir plus ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_des_Excentriques_(Meurthe-et-Moselle)
La grotte des 7 Salles
(rive droite ; développement actuel : 1 235 m) doit
sa découverte à Christian
CHAMBOSSE le 31 mars 1937. Il présente sa
découverte dans le journal hebdomadaire
de Toul, L'Avenir toulois, n°??? du 10 avril. Au début des années 50 le
Clan des Montenlairs ouvre et topographie la "partie gauche"
à partir du boyau. Ce n'est que très récemment
(dans les années 70-80), que Michel LOUIS découvre,
d'abord avec le GST (Groupe Spéléologique
de Toul ; groupe disparu) puis le CLRS (Cercle
Lorrain de Recherche Spéléologique
; voir Les clubs), l'intégralité
de la "partie droite" et désobtrue l'Entrée
2. Il faut attendre 1996 pour que l'USAN (Union
Spéléologique de l'Agglomération
Nancéienne ; voir Les
clubs) ouvre le Puits du Chouchen (Entrée 3) au sommet
de la Galerie Supérieure.
> En savoir plus ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_des_Sept_Salles
Quant à la grotte
Jacqueline (rive droite ; développement actuel : 1 155 m), sa première entrée a été
inventée par Jean COLIN en 1948. On doit les 2
autres entrées et la topographie finale à Michel
LOUIS aidé de l'ASHM (Association Spéléologique
de Haute-Marne) et de l'USAN entre
1960 et 1963.
> En savoir plus ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_Jacqueline
![]() |
![]() |
![]() |